lundi 16 avril 2012

Critique Pilot : Scandal - ABC dégaine l'artillerie lourde

A première vue, faut pas se foutre de sa gueule

La dernière création de Shonda Rhimes à qui l'on doit Grey's Anatomy et Private Practice s'intitule Scandal et a débuté le 5 avril sur ABC. Je ne vous cache pas que le trailer nous avait déjà grandement fait marrer (vous pouvez le découvrir en fin d'article) et que l'idée du pilote m'effrayait un peu. En vérité, j'ai obtenu tout ce que je craignais -niaiserie, incrédibilité et intrigue facile - mais j'ai quand même trouvé Scandal très agréable, tout comme N. d'ailleurs. De là à dire que notre lourd passif de Grey's addicts est responsable, il n'y a qu'un pas que vous pouvez allègrement franchir et ma réserve me pousse à nous déclarer perplexes, car un chat d'espoir serait un brin abusé pour cette série.


L'intrigue de la série repose sur le MYTHE autour de la personne d'Olivia Pope aka une très belle femme hyper glamour que tous les Etats-Unis admirent et redoutent car elle est vraiment très, très balèze et manie son Blackberry tel une arme. C'est à dire qu'elle a fait partie de l'entourage du président : crise après crise, elle a désamorcé tous les scandales qui ont menacé de s'abattre sur le "leader du monde libre" -au demeurant plutôt beau gosse (dans le monde de Shonda Rhimes, personne n'est laid ni stupide). (N. et moi, on trouve ça plutôt cool, ça compense la vie). Ayant quitté l'équipe gouvernementale et bien qu'elle connaisse encore le parfum de cupcakes favori du mec à l'entrée de la Maison Blanche, Olivia se la joue désormais solo : avec quelques associés, des bras cassés socialement parlant mais du reste très doués, elle a crée un cabinet de gestion de crise. Sa réputation de meuf qui gère grave ne lui laisse aucun répit et des gens pleins de fric viennent sans arrêt lui demander son aide. Fait notable et avantage plutôt pratique, Olivia Pope a un instinct infaillible : elle sait reconnaître un menteur et n'accepte un client que lorsque sa sincérité ne fait aucun doute. Oui, c'est ce qu'on appelle une grosse mégalo meuf bien.

"My GUT tells me everything there is to know."

Ce qui fonctionne très bien, c'est l'habituel mélange entre le travail (ici, les justiciers remplacent les médecins) qui met en jeu des questions de vie ou de mort et les problèmes personnels des personnages : non seulement cela facilite l'identification des spectateurs, mais cela leur garantit de ne jamais s'ennuyer devant la série. Et puis on ne peut vraiment pas se sentir perdu, il y a même un ascenseur...
Il y a pourtant un défaut majeur : la faiblesse de type abyssal de l'intrigue hebdomadaire, le scandale qu'Olivia Pope parvient à éviter étant parfaitement clicheteux et pas vraiment scandaleux. S'il fallait poser là une opinion, je dirais que l'intérêt réside essentiellement dans tout ce qui évolue autour du job : les dialogues enlevés, les tracas amoureux ou psychologiques des protagonistes et bien sûr le rapport amusant à la Maison Blanche.


Ce qui est certain, ce qu'il ne faut surtout pas y chercher une crédibilité quelconque : on nous parle bel et bien d'une bande de types super beaux, super sapés, super intelligents qui font tout le travail des flics sans les moyens des flics et mieux que les flics...On avait les avocats, les juges, les experts scientifiques, les inspecteurs, les patrouilleurs, les profilers et les négociateurs; eh bien désormais, on a Olivia Pope.

Scandal, une série 7 en 1, efficace 96 heures

Ceci dit, cette ambiance surréaliste ne gâche pas le véritable divertissement que constitue ce nouveau drama. Ainsi mon conseil serait de regarder Scandal : sept épisodes pour une saison n'étoufferont personne, sans compter que vous en serez quittes pour un ou deux fous rires. Guilty pleasure garanti!



W.

1 commentaires:

  1. "Gut gut gut,
    I'm looking for a hard time
    Gut gut gut,
    Get ready for my anger"

    RépondreSupprimer