mercredi 13 juin 2012

Il fait beau aujourd'hui tu ne trouves pas? - Semaine du 11 juin 2012

Jamais à court d'innovations et déterminés à faire de Chats en série la plaque tournante internationale de la sériesphère, nous vous proposons désormais une nouvelle rubrique. La saison qui vient de s'achever a été pour nous l'occasion de tester notre modus operandi, c'est à dire la critique systématique de toute nouveauté. Il nous est parfois arrivés d'être démunis devant un Bent, un BFF, un Man Up....Dépourvus de la moindre critique, de la moindre émotion, de la moindre onde cérébrale, nous avons pu tenter de mettre le feu à notre ordinateur dans un geste de dépit profond.
Désormais, nous mettons en place une chronique hebdomadaire qui nous permettra d'aborder, de façon plus brève, toutes sortes de sujets : le temps qu'il fait, les séries insignifiantes, les épisodes remarquables de la semaine...Pour cette inauguration, voici un petit bilan des nouveautés de ces dernières semaines.


Common Law



Il y a des jours où l'on est en manque de polar, tout comme on peut être en carence de séries télés. Quand les deux se recoupent il est l'heure, alors, de se tourner vers Luther, The Killing ou encore Twin Peaks pour les férus de classiques. Des fois on a juste envie de légèreté, de divertissement mais quand même de polars, alors on s'attarde sur Castle ou Rizzoli and Isles. Common Law s'insère dans cette dernière lignée : indubitablement identifiable comme le pendant masculin de Rizzoli and Isles, elle est d'ailleurs diffusée sur la même chaîne, la série permet de faire passer un moment agréable en l'observant à la dilettante. Rien de neuf sous le soleil, en somme. 



Men At Work

Une sitcom sans but, sans storyline, sans saveur, ça vous dit? Non? C'est bien ce que je pensais. C'est incroyable qu'à l'heure de Community, de 2 Broke Girls, New Girl et autres perles, on nous propose encore des séries à base de rires préenregistrés, de blagues convenues, de clichés... On risque de sourire de temps en temps, mais on a autre chose à foutre que de regarder, vraiment.



Continuum


La science-fiction, notre El Dorado à Chats en série. Gros (sveltes et sexy) nerds (hipsters) que nous sommes, nous avons parcouru la saga dépressive qu'est Battlestar Galactica, l'épique épopée qu'est Farscape, ou encore Star Trek Deep Space Nine, nous avons été bercés par la franchise Stargate, été subjugués par des films comme Gattaca ou Blade Runner, bref on en a bouffé, t'as vu. Alors lorsque, en traquant mensuellement le site de la chaîne Syfy, nous n'apercevons aucune nouveauté digne de ce nom, nos p'tits coeurs en saignent -du sang noir et acide, certes, mais du sang quand même. Continuum est apparue de nulle part, surgie tel le messie qui apporte les chipolatas et merguez tant attendues au barbecue estival, la série n'avait pas besoin de nous promettre monts et merveilles pour nous emballer avant même d'être diffusée. Malheureusement tel un afficionado d'alien devant Prometheus ou un geek devant Diablo III, le visionnage du pilot à entraîné son GROS lot de déceptions. Déjà, pourquoi, vraiment POURQUOI, les obsessions de la science fiction à la télévision ces derniers temps sont focalisées sur les voyages temporels ? Déjà c'est un sujet casse gueule et ensuite c'est, pour la plupart du temps, POURRI et plein de topoi à la noix. Ceci étant dit, Continuum c'est l'histoire d'une nana pleine de nanotechnologie qui est envoyée par inadvertance dans le passé loin de sa famille, loin de sa zone de confort et se voit obligée de déjouer un complot terroriste. Comme dans toute série de SF qui se respecte, la meuf bourrée de technologie est mégabonne, on constate la présence d'un nerd (à ce propos c'est quoi cette tendance à faire apparaître à l'écran que des nerds supra sexy, dans la vie ils sont pas comme ça, je vous assure) et évidemment d'un flic bogoss qui va aider le simili robot à boobs à déjouer le complot terroriste. Cela se regarde les yeux à moitiés fermés, il y a un fil rouge de fond acceptable mais qui pour l'instant est sous exploité au profit de combats à deux balles, de scènes mélodramaticojetepleuredanstachaumière sur la tristesse de la nanogirl car elle est loin de son morveux et du reniflage de cul entre l’héroïne et le flic bogoss qui est, évidemment, attiré par elle car : 


1) Elle est bonne.
2) Elle est bonne.
3) Elle possède une nano-combinaison qui lui a permis, pour sur, de se créer ce corps de bonnasse.
4) Elle est mystérieuse car elle provient du passé, du coup ça la rend encore plus bonne.
5) Elle a un air mélancolico/dépressif/cockerquiveutunecroquette qui donne envie de la consoler mais elle fait la femme forte, du coup, elle parait encore plus bonne.
6) Dois-je vraiment encore le répéter ? Okay, mais rien que pour vous alors : elle est bonne.


Conclusion : Passez votre chemin pour le moment à part si vous voulez de la science fiction au rabais et sans prise de tête et que vous voulez mater une bonnasse dans une combi serrée ; si  la série arrive jusqu’à une saison deux et que celle ci s'avère correcte, on vous tient au courant, en attendant faites comme moi matez Babylon 5, c'est moche, y a pas de bonnasse mais niveau space opéra ça envoie (sinon regardez Farscape, la seule et unique, référence science fiction de la lucarne (j'ai décidé)) ou bien attendez le retour d'Alphas une série SF sans prétention mais qui se révèle plutôt intéressante à regarder.



Longmire

Adaptée des romans de Craig Johnson narrant les enquêtes policières du shérif Walt Longmire, la série éponyme est une daube déprimante. Ne parlons pas du fait que Kara Thrace est allée se perdre au fin fond du Wyoming; ne parlons pas non plus de la bande originale saturée de musique country (parce qu'il y a des ranchs et des indiens t'as vu) ; ne parlons pas enfin du mélodrame dans lequel cette pauvre série est immédiatement engluée...Entre les histoires de moutons tués, les histoires de réélection du shérif, les histoires de deuil de ma femme qui est morte il y a un an et c'est dur, Longmire aurait clairement eu sa place en tant que téléfilm du dimanche sur M6. C'est tout. 



Bunheads

Bunheads....L'histoire d'une danseuse de cabaret de Las Vegas qui se fait harceler par un vieux riche qui la dégoûte plus ou moins. Un jour, après s'être fait rejeter pour une énième audition, elle le croise à nouveau : Hubbell (c'est son nom...) lui offre un bracelet et l'invite à dîner. En bonne femme vénale, elle le trouve finalement sympathique et une chose en entraînant une autre...ils se marient et elle le suit dans son bled nommé Paradise, à la minute 11 du pilote. Là, vraiment, ça m'a fait peur.
Paradise se révèle très rapidement être un enfer : la maison du vieux est une pub pour Hoarders, sa mère est insupportable...Bunheads mélange soixante-six genres : on nous dépeint une petite ville côtière ennuyeuse peuplée de dingues, une histoire d'amour très classique de la danseuse sauvée par l'homme d'affaires qu'elle n'aime pas mais qu'elle finira par aimer, des problèmes avec une belle-mère vindicative qui en fait a un coeur...on nous parle aussi du monde de la danse, de la dure vie des ballerines...C'est un fouillis terrible. A bien des égards, d'ailleurs, c'est nul! Ceci dit, l'ambiance est fraîche, amusante, et la fin du pilote est vraiment drôle.




Saving Hope




A Chats en série on se souviendra toujours du moment où l'on a visionné pour la première fois Grey's Anatomy, on était jeunes, boutonneux et avec des goûts vestimentaires plus que douteux, mais là n'est pas la question, nous avons ressenti ce qui n'arrive pas tous les quatre matins : un coup de foudre. Personnages sexy, écriture qui l'est tout autant, acteurs de qualités, humour omniprésent et twists émotionnels importants sont les éléments qui ont su nous charmer. Lorsque j'ai regardé Saving Hope la madeleine de Proust s'est avérée périmée depuis cinq ans et a, clairement, corrompu mon thé. Acteurs fades, pitch quasiment inexistant, la série est longue, manque de rythme et a pour charnière une idée saugrenue : un médecin dans le coma est bloqué dans un espèce de purgatoire, il aperçoit, alors, l’hôpital vivre sous ses yeux. Ainsi il se rend compte que celle qui était sa femme en devenir, se rapproche de son ancien amant qui vient, évidemment, de fraîchement débarquer dans l’hôpital et qui possède un regard et une mèche dévastateurs (et est accessoirement Elijah dans TVD) tout en essayant de communiquer avec elle par enfants malades interposés. Bref, une bonne fête au suicide. La forme narration est clairement pompée sur GA, le façon de filmer aussi et je ne parle même pas de l’héroïne et de certains plans sur sa gueule qui peuvent être considérés comme du plagiat.
Fuyez mes amis, fuyez ! 


Ceci n'est pas la scène où Meredith cour vomir dehors durant le pilot de Grey's Anatomy




Le ronron de la semaine 


Chaque semaine on vous conseille, on vous dirige ( oserons-nous dire oblige ?) vers notre coup de coeur de la semaine, vers ce qu'il faut absolument voir ou avoir vu, histoire que face à l'invasion massive des séries de mauvaise qualité, vous puissiez vous accorder un moment de paix, de sérénité et de plaisir intense -ceci n'est pas une pub magnum. 




En parallèle de ce débarquement de daubes pour l'été, il faut savoir se détendre et se réconforter ainsi nous vous suggérons de vous pencher sur Community. Pourquoi maintenant, pourquoi tout de suite alors que la série est diffusée depuis maintenant trois ans ? La série vient d'achever sa troisième saison et signe certainement sa fin, en tout cas, son arrêt en tant que bijou parmi les huîtres des networks. En effet, l'annonce d'une quatrième saison n'a pas empeché NBC (chaîne qui diffuse la série) de foutre gentiment à la porte Don Harman, le créateur et showrunner de la série. Cette série sur-référencée, à l'humour subtil et délirant, aux personnages finement écrits et joués et à la poésie constante est une véritable ode à l'imagination, la créativité et à l'amour, dans son sens premier. La série est écrite par un amoureux génial du cinéma, de la télévision et de la littérature pour ses pairs et non pour le grand public. Ici réside la force et la faiblesse de la série : comment diffuser sur un network, c'est à dire une chaîne grand public, une série réservée à une minorité tout en faisant de l'audience ? La situation apparaît insolvable. Cette perle qu'est Community va en perdant son créateur, perdre son âme. 
Community ne sera plus jamais pareille, c'est plus que dommage, c'est un déchirement. 
Comme le dit l'adage, le roi est mort, vive le roi, cette fin symbolique de la série est donc l'occasion pour la regarder, la reregarder, voire la rerererereregarder car des séries qui marquent des générations, il y en a peu. 


W.

N.




2 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec le commentaire sur Continuum, mais cela a été dit, ça fait un bail qu'on a pas eu une bonne série sf qui ne dégoute pas dès la première moitié du pilote. Celle-là va se construire doucement, mais elle est plutôt prometteuse. Si les personnages sont des clichés, ils ne sont pas exagérés pour autant et le sérieux de la série leur donne du potentiel.
    Sinon, je n'arrive pas à croire que vous aimiez un truc aussi cul-cul-la-praline que Farscape lol (je me la refait une fois par an, armée d'un gros pot de Nutella).
    Pour en revenir à Continuum, n'oublions pas que le pilote de Battlestar Galactica était bien nul et que j'ai failli passer à côté de ce petit bijou. Bref, j'ai vu les 3 premiers épisodes et pour l'instant l'actrice de n'énerve pas encore... Pourvu que ça dure ;-)
    Bien à vous,
    Maldo

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  2. Je suis plutôt d'accord avec toi sur Continuum, je suis sévère car à la fois je le suis toujours en SF et en plus, je suis clairement à bout face à l'absence de sérialisation des intrigues. En outre, comme je l'ai précisé dans l'article, je continuerais, je pense que l'ensemble se débloquera à la fin de la saison une. Wait and See donc.
    Je reviendrai sur la dimension épique et shakespearienne de Farscape un jour, indubitablement l'une des plus grandes séries de SF-Fantasy du petit écran car dans la tendance azimovienne on n'a pas fait mieux que Battlestar Gallactica.
    Tes commentaires sont toujours aussi appréciables, j'aime bien les avis divergents au mien, ça fight-cat un peu, ça change!

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