dimanche 23 septembre 2012

Revolution - Votre nouveau divertissement du dimanche après-midi

Revolution est l'une des nouveautés phares de la rentrée automnale. Diffusée le 17 septembre dernier sur NBC, cette série peut se vanter de plusieurs atouts : produite par J.J. Abrams, elle est également la création d'Eric Kripke, l'homme qui est à l'origine de Supernatural. Ici, à Chats en série, vous savez bien que ce genre de crédibilité nous laisse de marbre : en effet, ce n'est pas parce qu'un mec a eu une bonne idée il y a dix ans que l'on accorde aveuglément foi à tout ce qu'il décide de nous sortir par la suite. De plus, ce fieffé J.J. Abrams a montré qu'il avait tendance, ces dernières années, à nous ressortir la même série sous un nom différent à chaque rentrée -rappelez-vous Alcatraz, cette infamie de l'automne 2011- ce qui est, au mieux, une preuve d'indigence intellectuelle et au pire, une insulte aux téléspectateurs.


Du côté Kripke, dont on regrette fermement le départ de l'équipe créative de Supernatural (puisque la série en est morte), si on respecte ses frères Winchester, on se souvient aussi de la douloureuse première saison de la série, embourbée jusqu'au cou dans des clichés sans fin : M. Kripke n'est pas le meilleur pour mettre en place une intrigue...
Autant de raisons d'être mitigés ; toutefois, la rentrée n'étant pas avare de daubes en devenir, Revolution avait pour elle un pitch stimulant -dont il est temps que je vous parle, c'est bien vrai. A peu près à notre époque, un black out total se produit : non pas un truc gentil de cinq minutes à la Flash Forward, mais une parfaite disparition simultanée de toute forme d'énergie. Avions, voitures, télévisions, putains d'iPhones, piles, tout ce qui dépendait d'une quelconque alimentation se retrouve aussi inutile qu'une fourchette dans le désert. La série nous laisse imaginer la débâcle qui a suivi et nous transporte quinze ans plus tard, au sein d'une société recomposée autour d'un mode de vie plus lent, plus contraignant ; le pouvoir est assumé par quelques chefs militaires et l'autorité exercée au travers de milices, les voitures servent à faire pousser de l'herbe, bref, vous l'aurez compris, c'est funky. Les messages subliminaux de hippies ne manquent pas d'ailleurs, de nous faire comprendre qu'il est temps de renoncer aux abus d'une société de consommation régie par les intérêts économiques, mais bon, passons.
Une fois le pilote visionné, nous nous avons constaté sans surprise que Revolution était par bien des aspects, décevante : pour résumer, je dirais que c'est un peu une cinquantième tentative de Lost 2.0. On regrette de se faire sans cesse servir du réchauffé (genre repas de cantine le vendredi réchauffé, hein), on regrette de se faire prendre pour des billes et on conseille à J.J. Abrams d'aller se ranger aux côtés d'Amélie Nothomb sur l'étagère des gens qui ne savent plus s'arrêter. Toutefois, je ne me contenterai pas de vous asséner mon déprimant point de vue comme ça, non, je vous ai préparé une petite liste des thématiques complètement bourrines qui parsèment et polluent le pilote de Revolution.

1) Mon papa est génial. C'est un homme sensé, généreux, qui guide avec cohérence et bon coeur une bande de hippies dans la forêt. Mais voilà, je suis une aventurière et il ne me comprend pas, il veut toujours me protéger! Alors au début de l'épisode je m'engueule un peu avec lui, je prends la fuite dans la forêt, et quand je reviens, il s'est fait bomber par la milice. Bouh-ouh-ouh-ouh. Ouh.

2) Ma belle-maman, je l'aime pas trop ; elle est moins jolie que ma vraie maman, qui est morte mais qui reviendra en épisode 7 de la saison 1, et puis elle se prend vraiment trop pour ma vraie maman. Alors quand elle m'annonce qu'elle part avec moi sur la route de Chicago pour retrouver le frère de mon papa tout juste assassiné, vraiment, je lui dis, quoi! T'es pas ma mère! Bon, après, je me doute que d'ici vingt minutes d'épisodes elle va me sauver la vie, mais bon, je suis une petite conne, voilà.

3) Mon frère, c'est un asthmatique ; c'est con pour lui, il n'y a plus de Ventoline nulle part, alors il est sans cesse sur le point de crever, surtout que la méchante milice l'a enlevé. 

4) Moi, je suis une héroïne d'une beauté un peu sauvage, au ventre tout à fait plat et aux yeux très clairs ; je suis brave, un peu tête brûlée et je casse vraiment les nouilles à tout le monde. Je suis tout le temps en train de dire que je peux me débrouiller seule, mais quand les méchants bandits m'attaquent alors que je dors innocemment dans une carcasse d'avion, je suis bien contente qu'un inconnu sexy que j'avais croisé le matin même soit là pour me sauver à grands renforts d'arc et de flèches. En secret, je le coeur un peu, cet inconnu ; c'est dommage, je sens qu'avant la fin de l'épisode on saura qu'en fait c'est un méchant.

5) Avec ma belle-mère et moi, il y a une troisième personne, c'est un ami de mon père ; mon père lui a confié une clé USB sur laquelle se trouvent les réponses à toutes les questions que tout le monde se pose depuis quinze ans, rien que ça! Avant, il travaillait chez Google et gagnait des tas de tunes, mais maintenant c'est juste un gros geek comme J.J. Abrams aime en mettre dans toutes ses séries. D'ailleurs, je vous ferais remarquer que les catastrophes et les théories du complot, c'est aussi pas mal sa came, à cet ahuri.

6) Mon oncle, c'est vraiment le personnage clé de cette série : il est barman à Chicago, et il en a vraiment rien à claquer de mes histoires de mon père qui est mort et de mon frère qui s'est fait enlever et de moi qui suis seule au monde! Il me dit de partir seule à la recherche de mon frère, qu'il va rester dans son bar à picoler la dernière bouteille de whisky du monde connu! Il exagère, alors je fais semblant de partir et je reviens pour le sauver quand la milice lui met la main dessus à lui aussi. Bon, il avait pas vraiment besoin de moi, c'est un peu la réincarnation de Duncan McLeod vu qu'il avait déjà décalqué trente huit mecs armés jusqu'aux dents. Apparemment, c'est un peu son super pouvoir. Heureusement qu'il a décidé, dans un instant de semi-émotion à la minute 38 du pilote, de finalement nous accompagner dans notre périple. Sinon, on se serait très vite fait buter comme des billes.


Voilà, je pense avoir saisi l'essence du pilote...Pour finir, je dirais que Revolution n'est pas du tout à la hauteur de l'image que l'on a voulu lui donner, celle de la série géniale qui va changer vos vies; elle vous permettra de passer quelques soirées d'hiver et dimanches pluvieux (c'est toujours mieux que les téléfilms diffusés sur M6, donc), mais sans plus. 

Enfin ,je vous quitte avec l'un de nos désormais célèbres WTF d'or : alors que l'héroïne (dont vous remarquerez peut-être que le nom m'échappe) vient d'attaquer un membre de la milice, elle prend la fuite et va se réfugier à découvert pour recharger son arbalète. Le type, pas fou, la pourchasse, la rattrape et là, au lieu de lui trancher proprement la tête, il décide de faire ça : 




Allez, salut.


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