samedi 5 janvier 2013

Do you have balls? SIR YES SIR! --- Castle et 2 Broke Girls

Bonjour à tous, aujourd'hui c'est reparti pour un troisième volet de notre analyse consacrée aux séries qui n'ont pas froid aux yeux. C'est bien, parce que je regarde la saison deux de Homeland en ce moment et il me faudrait un microscope pour trouver leurs balls à ces mecs là. Si toi aussi, pauvre fou, tu pensais que le fond du seau avait été atteint lors du final de la première saison, tu ferais mieux de mater Castle ou 2 Broke Girls; d'ailleurs viens, je vais t'expliquer pourquoi.




Castle (spoiler for you baby)


En cette cinquième saison, Castle passe de son statut de série mignonne à celui de coup de maître. On en le répétera jamais assez, mais la clé du succès réside dans un parfait accord entre les ambitions affichées et les résultats obtenus : la justesse du ton, la modestie et une certaine forme de culot sont alors à l'oeuvre dans un mécanisme bien articulé. C'est bien le cas pour Castle, qui petit à petit, a foutu un gros coup de pied dans le derche de Bones, longtemps considérée comme sa grande soeur. En effet, quand Bones s'enlise douloureusement dans les travers béants de sa storyline, Castle triomphe avec génie des écueils qui menacent ces séries fondées sur la dynamique d'un duo. Le côté "vont-ils, ne vont-ils pas se mettre ensemble" est géré de façon tout bonnement magistrale alors que chez Bones, excusez mon entêtement, le seul résultat de la tournure prise par la série a été d'aggraver encore ma calvitie précoce. Les scénaristes de Castle l'ont compris : point n'est besoin de drama à outrance, dans la vie comme dans les séries, pour ferrer l'attention et la conserver.
Au delà donc de retournements  de situation très acceptables par rapport à la trame de fond, comme d'habitude assez rapides mais cohérents puisque Castle reste une série au ton résolument léger, la saison cinq ne faiblit en rien. Les personnages secondaires sont toujours aussi sympathiques, leurs rôles ne se déparent pas de leur justification et ils parviennent même pour certains à gagner en saveur (big up Captain Gates) ; les épisodes sont toujours aussi plaisants, puisque les enquêtes hebdomadaires restent inventives. La où d'autres séries policières similaires, comme Rizzoli and Isles, trouvent le moyen de décevoir par une transparence scandaleuse de l'intrigue, Castle garde une construction solide qui permet au spectateur de s'amuser sans deviner, systématiquement, qui est le coupable et à quelle minute il va se faire choper. 
Une satisfaction particulière en cette saison cinq donc, avec une mention spéciale pour l'hommage à Firefly qui a mis des papillons dans le coeur de tous les fans...


2 Broke Girls


On vous l'a déjà dit, on avait littéralement craqué pour la saison 1 de 2 Broke Girls, cette sitcom fraîche et piquante pourtant sortie du cerveau atrophié de Withney Cummings. La saison 2, qui a débuté en septembre, nous donne raison : les dialogues sont toujours aussi bien écrits, le casting talentueux, le rythme enlevé...On pourrait presque me rétorquer "à l'ouest rien de nouveau" et me demander à quoi sert mon article, mais c'est qu'en réalité 2 Broke Girls se surpasse littéralement depuis quelques épisodes. Pourquoi? Parce qu'elle excelle là où tant de sitcoms meurent littéralement dans de terribles, terribles souffrances.




Andy!


Réussite numéro 1, l'apparition d'un nouveau personnage, un grand blond nommé Andy qui tient un magasin de bonbons et n'a pas peur du ridicule. Son irruption est extraordinaire parce qu'elle est inattendue, dans la mesure où souvent les séries qui fonctionnent selon un patron millimétré comme les sitcoms ne parviennent pas à briser leurs schémas de cette façon. L'arrivée d'Andy est également géniale parce qu'elle est menée de main de maître  : son humour est au top, il s'insère parfaitement entre le cynisme rude de Max et l'hystérie de Caroline et vient presque compléter la dynamique centrale de la série.


Cupcake power

Réussite numéro 2 : le scénario AVANCE. Pour frapper fort et bien, je vais vous développer une argumentation imparable : qui a déjà vu How I Met Your Mother? Ouais mais qui a continué la série après cinq saisons? 
C"est bien ce que je pensais, tout le monde est d'accord sauf quelques intrépides :  il n'y a rien de pire que les sitcoms qui se fixent une ligne narrative complètement rigide, qui sont asservies à un pitch ;et surtout, qui tournent en rond pendant que tout le monde attend que Ted rencontre enfin sa meuf. On se souvient, 2 Broke Girls commence exactement de la même manière : Max et Caroline n'ont pas une tune, mais veulent monter un magasin de vente de cupcakes et devenir leurs propres patronnes. Chaque épisode se solde d'ailleurs par le compte de l'argent qu'elles ont amassé ou perdu, un peu comme chaque épisode de HIMYM débute avec la gueule enfarinée des enfants de Ted (qui ont donc pris dix ans depuis qu'ils se sont assis sur le canapé). Seulement voilà, la structure est peut-être similaire, l'originalité est peut-être au rendez-vous dans les deux cas, mais la différence est énorme : chez 2 Broke Girls, on a des couilles, et à peine quelques épisodes après le début de la saison deux, la roue commence à tourner pour les protagonistes. On est peut-être pas arrivé au bout du tunnel, là où Max et Caroline boivent du champagne en prenant un bain de caviar, mais cette prise d'initiative des scénaristes est d'excellent augure. C'est un peu comme si on nous disait : "promis, vous n'allez pas vous ennuyer comme des rats morts jusqu'à vos trente ans" et ça, ça fait vraiment plaisir.

Bilan : ça va, rangez vos terroristes et vos agents de la C.I.A. coincés comme des manches à balais de grand-mères et laissez-nous rire de séries qui savent être décontractées et intelligentes!
Je vous laisse donc méditer cet aphorisme de qualité et vous donne rendez-vous très bientôt pour une nouvelle incursion au pays des séries couillues. Kissou.


W., tâte du stick

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